Allocution de S.E.M. Mankeur NDIAYE, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, à la cérémonie d’ouverture de la Conférence Ministérielle de la Francophonie à Erevan en Arménie.

 

Monsieur le Président de la République d'Arménie,

Mesdames et Messieurs les Ministres, Chers Collègues, Chefs de délégation

Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,

Monsieur l'Administrateur de l'OIF,

Mesdames et Messieurs les Représentants de l'APF, des Conférences ministérielles permanentes et des Opérateurs,

Mesdames et Messieurs,


C'est avec un grand honneur et un réel plaisir que je prends la parole, à l'occasion de cette cérémonie d'ouverture, en ma qualité de Président de la Conférence ministérielle de la Francophonie.


A ce titre, je souhaite tout d'abord exprimer, en mon nom personnel et au nom de l'ensemble des délégations ici présentes, notre profonde gratitude aux Autorités arméniennes pour l'accueil chaleureux, l'hospitalité généreuse et toutes les délicates marques d'attention dont nous sommes l'objet depuis notre arrivée dans cette belle et charmante ville historique d'Erevan.


Merci également pour toutes les dispositions prises en vue d'assurer un bon déroulement de nos travaux.


En proposant d'accueillir cette session, trois ans seulement après son admission en qualité de membre de plein droit, l'Arménie réaffirme une fois de plus, son engagement  au service de la Francophonie et sa foi en ses valeurs fondamentales.


Votre présence à cette cérémonie d'ouverture, Monsieur le Président de la République, en constitue une belle démonstration. Cela nous honore à plus d'un titre.


Je tiens donc à vous transmettre les amitiés et les chaleureuses salutations de Son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal et Président en exercice du Sommet de la Francophonie.


Je souhaite la bienvenue aux Chefs de délégation du Costa Rica, du Mexique et du Kosovo qui se joignent pour la première fois à ces instances, en qualité d'observateurs.


L'élargissement sans cesse continu de la famille francophone, traduit éloquemment, l'attractivité et l'intérêt grandissant que suscite notre organisation.


Grâce à l'engagement de tous ses membres, la Francophonie, forte de 80 Etats et Gouvernements membres, représentant pas moins de 15% des échanges économiques mondiaux, est devenue, une Organisation de solidarité et de développement ainsi qu'un acteur de poids sur la scène internationale.



Monsieur le Président de la République,

Chers Collègues,

Madame la Secrétaire Générale,

Mesdames et Messieurs,


Il y a un peu moins d'un an, s'est tenu à Dakar, le XVème Sommet de la Francophonie consacré aux jeunes et aux femmes,  comme vecteurs de paix et acteurs de développement. 


En le faisant, nous avons voulu qu'ils prennent toute leur place au sein de la Francophonie, pas uniquement en tant que bénéficiaires, mais également et surtout, en tant qu'acteurs.


Les débats riches, fructueux et constructifs qui ont marqué les travaux, à Dakar, ont permis aux chefs d'Etats et de gouvernements, de donner des orientations claires et de prendre des mesures concrètes, consignés dans la Déclaration de Dakar, visant à prendre en charge, les préoccupations de ces deux composantes essentielles de nos sociétés.

 

Sans nul doute, le Sommet de Dakar, a marqué un tournant important  dans la marche de la francophonie avec notamment, l'adoption de documents importants, qui constituent des cadres de référence et d'orientation de l'action collective de la Francophonie.


Je veux parler du Cadre Stratégique de la Francophonie pour la période 2015-2022, à partir duquel, l'OIF et les autres opérateurs de la francophonie ont élaboré une première Programmation quadriennale.


La Stratégie jeunesse  adopté à cette occasion insiste notamment sur la mobilité et le renforcement des capacités des jeunes ainsi que la valorisation de leurs connaissances.


 Le Sommet de Dakar a également permis de renforcer la dimension économique de  la Francophonie, avec l'adoption de la Stratégie économique pour la Francophonie.


A ce propos, je suis heureux de vous annoncer que le Sénégal a décidé d'accompagner notre Organisation dans la réalisation de grands programmes comme le projet de création d'incubateurs des Technologies de l'Information et de la Communication, par une contribution d'un milliards de Francs CFA soit l'équivalent de 1,5 millions d'euros.


Par ailleurs, le Forum économique de la Francophonie organisé en marge de la Conférence, a permis d'échanger sur l'émergence d'un espace économique francophone viable dans une économie globalisée et de formuler des recommandations concrètes dans ce sens. Et je me réjouis de la tenue dans quelques jours, plus précisément le  27 octobre prochain à Paris, de la deuxième édition.


Le Sommet de Dakar a été, par ailleurs, l'occasion de rendre un hommage mérité au Président Abdou DIOUF. Et comme vous le savez déjà, le Centre international de Conférences  de Diamniadio qui a abrité les travaux du Sommet de Dakar, porte désormais son nom.


C'est pour moi l'occasion de saluer l'œuvre du Président Abdou DIOUF durant les 12 années passés à la tête de la Francophonie qu'il a conduit avec bonheur, dévouement et sagesse. Par son engagement personnel, Il a grandement contribué au dynamisme et au rayonnement de notre Organisation, devenue aujourd'hui un acteur important sur la scène internationale.


Madame la Secrétaire générale, je voudrais saisir cette opportunité, pour vous réitérer mes félicitations et vous assurer de tout notre soutien dans l'accomplissement de votre noble mission. Je tiens d'ores et déjà, à saluer votre  action engagée à la tête de la Francophonie.


C'est aussi le lieu pour moi, au nom du Président de la République du Sénégal, Son Excellence Macky SALL et à mon nom propre, d'exprimer à nouveau mes sincères remerciements à  vous tous, Etats et Gouvernements  membres ainsi qu'à l'ensemble des acteurs francophones, pour votre participation active et votre contribution déterminante à la réussite du Sommet de Dakar.


La présente session nous offre l'occasion de faire le point sur la mise en œuvre de la Feuille de route ambitieuse définie à Dakar et de nous projeter déjà vers le Sommet d'Antananarivo de 2016.

 

Monsieur le Président de la République,

Chers Collègues,

Madame la Secrétaire Générale,

Mesdames et Messieurs,


Il vous souviendra que le Sommet de Dakar s'était déroulé dans un contexte marqué par une grave crise sanitaire liée à l'épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, la plus meurtrière, jamais enregistrée depuis l'identification de la maladie.


L'expérimentation récente d'un vaccin nous donne certes espoir, mais la vigilance doit être de mise car la menace subsistera tant que la maladie n'est pas totalement vaincue. 


Nous réaffirmons ici, toute notre solidarité aux pays encore affectés.


 Nous exprimons également notre solidarité agissante aux pays de l'espace francophone, victimes ces derniers mois, d'attaques terroristes ignobles que nous condamnons fermement.


Ne nous y trompons pas, seule une mobilisation accrue à travers une mutualisation de nos efforts et moyens d'action, dans le cadre d'une approche globale, permettra de faire face plus efficacement  à ces menaces multiples et complexes dont les femmes et les jeunes sont souvent, hélas, les premières victimes.


La promotion du dialogue des cultures, qui constitue une valeur essentielle de la Francophonie, demeure aussi un levier utile de prévention et de lutte contre l'intolérance, la marginalisation sociale, l'incompréhension mutuelle, le sentiment de haine, qui favorisent assez souvent,  la radicalisation et l'extrémisme violent.


De même, la réponse aux défis de la paix et la sécurité passe également par la promotion d'une croissance économique inclusive, la lutte contre les inégalités sociales, la pauvreté extrême et le chômage des jeunes. Ce qui exige un renforcement de la coopération et de la solidarité économique.


Et c'est là tout le sens même de la Stratégie économique pour la Francophonie.


Dans ce contexte, je tiens à saluer vivement, les efforts déployés par la Francophonie pour la promotion et la consolidation de la paix et de la sécurité dans l'espace francophone.

Monsieur le Président de la République,

Chers Collègues,

Madame la Secrétaire Générale, 

Mesdames et Messieurs,


Après la Conférence internationale d'Addis-Abeba, en juillet dernier, marquée par la conclusion d'un Accord sur le financement du développement, puis l'adoption, en septembre, à New York, d'un nouveau Programme de développement durable pour les quinze (15) prochaines années qui s'appuie sur 17 objectifs globaux, nous nous acheminons à grand pas vers la Conférence de Paris sur le climat à la fin du mois de novembre prochain.


Il s'agit là d'un rendez-vous majeur dont les résultats détermineront largement, notre volonté d'agir ensemble pour contenir le réchauffement climatique et préserver la planète, notre patrimoine commun.


La Conférence de Paris nous donne ainsi une nouvelle opportunité à saisir, pour inverser les tendances négatives qui affectent la Planète Terre.


Nous devons donc rester mobilisés en vue de parvenir à un Accord universel et ambitieux, à la hauteur du défi climatique, car il est temps d'agir. Nous devons le faire non seulement pour nous-mêmes, mais également pour les générations futures.


Cet engouement planétaire pour trouver une solution aux changements climatiques a suscité auprès de l'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) un grand intérêt et dicté la co-organisation les 11 et 12 septembre 2015 à Dakar, avec le Gouvernement sénégalais, d'un séminaire sur le thème "les Pays du sud face aux enjeux du changement climatique". Les résultats de ce séminaire, consignés dans un document d'orientation a été présenté au Chef de l'Etat du Sénégal, Président en exercice du Sommet de la Francophonie, qui m'a instruit de le remettre à notre auguste assemblée ainsi qu'à vous Madame la Secrétaire générale de la Francophonie, en guise de la contribution des collectivités locales à cet enjeu majeur de la planète.


Sur tous ces défis et enjeux globaux, comme sur bien d'autres, et je pense notamment à la crise migratoire actuelle, la Francophonie doit toujours faire entendre sa voix.


Dans cet esprit, il nous faut continuer à être des défenseurs engagés de la Francophonie et de ses valeurs de paix, de solidarité, de démocratie, de promotion des  droits de l'homme et de respect de la diversité culturelle et linguistique.


Oui, la responsabilité nous incombe, de porter encore plus haut, le flambeau de la Francophonie.



Je vous remercie de votre aimable attention


 

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